Ostéopathie et Orthodontie

Auteur: Laurent-Olivier Galarneau

Il existe un lien important entre la posture et la manière dont les dents s’emboîtent. En premier lieu, on peut stipuler que l’occlusion est l’un des nombreux facteurs qui détermine la position de la mandibule dans l’espace. La position de cette dernière influence la posture, entre autre, à cause de l’impact sur les chaînes musculaires qui parcourent le corps de la tête aux pieds. Un déséquilibre dans la position de la mâchoire, même petite, entraîne la contracture de certains muscles générant un changement de la posture, elle-même source de problèmes de céphalées, de dos, d’arthrose, de tendinites, etc. Ainsi, toute modification de la manière dont les dents s’articulent entraîne une adaptation posturale.

Par ailleurs, l’intervention de l’ostéopathe permet de faciliter cette adaptation ou d’en corriger les désagréments. L’ostéopathie est particulièrement utile en cas de traitement d’orthodontie ou de reconstruction de l’occlusion ou encore pour traiter un problème d’articulation des mâchoires. Le travail de l’ostéopathe optimise et complémente le traitement orthodontique, à condition que celui-ci travaille dans le sens de la physiologie.

L’ostéopathie peut donc aider à minimiser les conséquences d’une mauvaise occlusion. Selon Darraillans, B. et Clauzade, M.A., l’occlusion apparaît même comme un état d’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur et justifie aussi des approches comportementales ou psychologiques. Plusieurs perturbations (physiques ou psychologiques) peuvent déclencher des réactions dans la mâchoire (serrements, craquements, etc.) et influencer l’occlusion. Également, une récente étude de De Felico C.M. et al. (2010) a démontré que les manipulations ostéopathiques diminuaient de façon significative la douleur ressentie et la fréquence des symptômes perçus avec l’ouverture et la fermeture de la mandibule.

Cependant, ajoutons qu’aussi longtemps que les dents s’engrènent mal, les corrections ostéopathiques ne peuvent tenir longtemps et les problèmes articulaires reviennent. C’est pourquoi, une collaboration étroite entre le dentiste, l’orthodontiste et l’ostéopathe est nécessairepour venir à bout d’un problème de dos ou de posture dont l’origine est une occlusion inadéquate.

En dernier lieu, précisons que les traitements ostéopathiques ont d’autres applications tel que prévenir ou atténuer les problèmes orthodontiques dès le plus jeune âge, faciliter la rééducation de la langue en cas de déglutition infantile, aider l’enfant à cesser de sucer son pouce. Autant d’indications auxquelles on ne pense pas toujours et pour lesquelles le travail de l’ostéopathe est pourtant très utile.

Références :

  • Clauzade, M.A., Darraillans, B., Concept ostéopathique de l’occlusion, Société S.E.C., 1989
  • De Felicio C.M., De Oliviera M.M., Da Silva M.A., Effects of orofacialmyofunctional therapy on temporomandibular disorders. Cranio. 2010.

Source : http://qualita.ca/maternite-et-enfants/le-suivi-orthodontique-et-losteopathie/

si vous souhaitez plus de renseignements : www.qualita.ca

 

La plagiocéphalie

  • Qu’est-ce que la Plagiocéphalie :

La plagiocéphalie est un aplatissement asymétrique sur le côté ou l’arrière du crâne et parfois au niveau du frontal.

Attention ! Il faut faire la différence entre une plagiocéphalie positionnelle et une plagiocéphalie organique.

Plagiocéphalie organique : est due à une « craniosténose » c’est-à-dire liée à une soudure prématurée d’une des sutures du crâne. Cette plagiocéphalie est souvent visible dès la naissance. Les ostéopathes ne la prennent pas en charge, il est conseillé de voir son pédiatre et d’envisager une chirurgie.

Plagiocéphalie positionnelle ou dite posturale : aucune soudure prématurée des sutures, c’est celle qui est prise en charge en ostéopathie. C’est de loin la plus fréquente. Elle est secondaire à une contrainte mécanique, une pression externe prolongée au niveau du crâne ante ou post-natale. Le plus souvent c’est un aplatissement de la partie postérieure de la tête et plus rarement de la partie antérieure du crâne.

Elle est plus fréquente chez les garçons, les jumeaux et dans les cas de torticolis congénital.

  • Comment apparaît cette déformation crânienne ?

– soit pendant la grossesse : en relation avec la position du bébé dans l’utérus, surtout à la fin de la grossesse par manque de place (bébé plaqué contre le bassin de sa mère).

– soit dans les premières semaines de vie de votre bébé : à cause d’un torticolis congénital qui impose au bébé d’avoir toujours la tête tournée du même côté. Ou parce que votre bébé reste une grosse partie de la journée allongé sur le dos, tête en contact permanent contre une surface rigide (transat, matelas, cosy).

Les chances d’amélioration maximales se font avant l’âge de 6 mois car la malléabilité du crâne y est très grande  et elles diminuent  jusqu’à l’âge de 18 mois.

Par conséquent il est primordial que les enfants avec une plagiocéphalie soient vus le plus rapidement possible. Afin que la récupération soit rapide et éviter les problèmes de développement moteur.

Soulignons que la plagiocéphalie n’entraine pas de perturbation du développement intellectuel, elle est de l’ordre esthétique et parfois nous pouvons observer une asymétrie du développement moteur due à une tête qui reste tournée d’un seul côté.

  • Conseils :

Tout d’abord notons qu’il est primordial de respecter le couchage sur le dos pendant le sommeil afin d’écarter tout risque de mort subite du nourrisson.

– éviter que l’enfant dorme sur le côté aplati

– lors des phases d’éveils privilégiez la position ventrale

– stimuler la rotation de la tête du côté opposé à l’aplatissement (changer la disposition du lit de telle façon que le mobile ou la lumière arrivent du côté opposé à l’aplatissement)

–  éviter le plus possible de laisser votre bébé allongé la tête contre un matelas rigide (une surface dure), quand il est réveillé, privilégiez le portage

– alterner la positon de sommeil (tête/pieds)

– lors de l’allaitement, donner à manger des deux côtés (bras gauche/droit)

– favoriser le mouvement de la tête

  • Si votre bébé présente :

– un décalage des oreilles (une oreille plus avancée que l’autre)

– un œil plus petit et plus fermé que l’autre

– un aplatissement notoire à l’arrière du crâne et/ou sur le front

– ainsi qu’une bosse de compensation

– une asymétrie faciale

– une tête qui reste tournée que d’un seul coté (torticolis congénital ?)

Prenez rendez-vous.