L’atout ostéopathique pour l’allaitement au sein

allaitement

Interview par le site Ostéo étudiants de  Dany Heintz-Blondy, ostéopathe à Douai et enseignante en ostéopathie pédiatrique au sein d’Ostéo bébé.

Problème d’allaitement ? Peut être une simple dysfonction ostéopathique !

Hugo, 4 semaines, est amené par ses parents en consultation ostéopathique pour un problème de succion. Le bébé tête le sein avec énormément de bavage, ce qui a provoqué l’abandon de l’allaitement maternel au grand regret de la maman.

« Hugo se fatigue au sein, dit la mère, il tête de bon cœur pendant 4 minutes en bavant beaucoup, puis s’endort comme épuisé, réclame le sein fréquemment durant la journée, la nuit. Je ne sais pas s’il prend suffisamment, cela me stresse, je ne sais pas ce qui se passe….« 

Ces motifs de consultation sur l’allaitement sont fréquents pour l’ostéopathe qui accueille les tous petits en soins. Il sait aussi écouter avec attention le ressenti de la mère face à la difficulté de « bien nourrir son enfant » : angoisses, stress, peur de ne pas bien faire… pleurs parfois devant l’échec.

Bien souvent dans la plupart des cas, cette difficulté qu’à le bébé à prendre le sein vient d’une dysfonction ostéopathique sur certaines zones du crâne comme la malposition ou blocage de mobilité de la mandibule, parfois c’est une douleur au cou qui gêne l’ouverture de bouche, ou bien alors le placement de langue sur le palais qui n’est pas correct.

Après avoir examiné et testé le crâne d’Hugo, j’ai rassuré la mère en lui expliquant qu’en aucun cas elle était en cause dans le problème d’allaitement. Son bébé, lors de la naissance s’est certainement appuyé fortement sur son menton, ce qui a perturbé la mobilité de la mandibule et rend très fatigante la succion.

Il existe plusieurs facteur d’origine physique qui peuvent géner la succion :

– Au passage, à la naissance, le bébé peut comme Hugo, s’appuyer fortement sur son menton, et même le dévier, provoquant une asymétrie visible, même à l’œil nu.

– A-t-on tracté trop fort la tête du bébé sous son menton, pour le dégager lors de la naissance ? Peut-être lors de la pose de forceps ou de ventouse ?

– La circulaire du cordon, un ou plusieurs tours autour du cou, peuvent provoquer une gêne à la déglutition, parfois le bébé s’étrangle et fait des pauses respiratoires lorsqu’il boit.

– Si le bébé a été réanimé et a dû être intubé, le laryngoscope appliqué sur la langue peut faire dévier celle-ci sur le côté de la bouche et provoquer un bavage lors de l’allaitement.

– Une gêne lors de la rotation de tête d’un côté du bébé fera qu’il prendra plus facilement le sein d’un côté et pas de l’autre. Il pourra être agité lorsqu’il boit, signe que quelque chose le gêne.

– Un menton qui « tremblotte » n’est pas le signe que le bébé à froid mais le signe, pour l’ostéopathe, que la mandibule n’est pas sur ses bons axes de mobilité par rapport aux temporaux. Une correction ostéopathique douce réglera très facilement le symptôme.

Comment se passe une séance d’ostéopathie chez le bébé ?

L’ostéopathe teste doucement toutes les contraintes tissulaires ou les malpositions osseuses du crâne du bébé, cela est parfaitement indolore.

C’est en fait l’enfant qui va venir lui-même prendre appui sur les mains du praticien et va venir se libérer, rien n’est imposé, tout est proposé. La communication de confiance entre l’enfant et le thérapeute doit être parfaite. Bien souvent le bébé s’endort, détendu, en fin de séance.

Quand consulter avec l’enfant ?

En cas de trouble de succion ou de difficulté d’allaitement, de mise au sein, l’idéal est de traiter le bébé le plus tôt possible, à la maternité. Les résultats sont quasi immédiats après la séance.

Si la maternité n’offre pas les services d’un ostéopathe, les parents consulteront dès le retour à la maison.

J’ajouterai que, l’ostéopathie étant une thérapie manuelle douce et préventive, il est toujours bon de consulter chez l’ostéopathe dans le premier trimestre de vie pour vérifier, même s’il n’y a pas de signe apparent, « pour voir si tout va bien », après le traumatisme de la naissance.

Et pourrait-on dire : 

Bébé libéré, maman rassurée, pour aider à un allaitement parfait !

Source : http://www.osteo-etudiants.fr/Allaitement_et_osteopathie

Plagiocéphalie et Ostéopathie

Plagiocéphalie et ostéopathiePlagiocéphalie et ostéopathie

La plagiocéphalie
La plagiocéphalie est souvent décrite comme un aplatissement unilatéral de l’occiput (souvent à droite). Il existe deux types de plagiocéphalie. Le premier type est la plagiocéphalie associée à une synostose (fusion prématurée d’une suture coronale ou lambdoïde). Le deuxième type de déformation est plutôt associé à des contraintes mécaniques pré ou post-natale. De plus, ce type de plagiocéphalie sans synostose a augmenté depuis que l’on a incité les parents à coucher les nouveau-nés sur le dos (début des années 1990) pour prévenir le syndrome de mort subite du nourrisson (MSN).

À part l’aplatissement de la tête, d’autres signes devraient amener les parents à consulter. Le nourrisson qui présente une plagiocéphalie manifeste souvent une difficulté à tourner la tête d’un côté, ses oreilles peuvent être implantées de manière asymétrique et son front est plus bombé du côté du méplat occipital.

Outil de mesure clinique
Lessard D.O. et Trottier D.O.* préconisent l’utilisation d’un outil de mesure clinique qui permet d’objectiver la déformation de la boîte crânienne présente dans les cas de  plagiocéphalie. Cet outil permet à l’ostéopathe et aux parents de constater les progrès obtenus grâce aux traitements en ostéopathie.

Cette mesure consiste à faire un moulage de la circonférence crânienne à l’aide d’une bande de thermoplastique. Une fois le moulage réalisé, il servira à faire différents calculs. Entre autre, l’ostéopathe pourra calculer la différence des diamètres obliques droit et gauche de la boîte crânienne. Cet indice permet de quantifier le degré de sévérité de la plagiocéphalie.

Suivi en ostéopathie
Plagiocéphalie et ostéopathie

Lors d’une étude menée par deux ostéopathes, il a été démontré que les traitements en ostéopathie peuvent contribuer à modifier les asymétries crâniennes des enfants de moins de 6½ mois présentant des signes de plagiocéphalie occipitale sans synostose (Lessard et Trottier, 2011)*. Leurs résultats se sont avérés comparables à ceux de d’autres études dans lesquelles les enfants ont été traités par le port d’une orthèse crânienne (casque semi-rigide).

Lorsqu’un nouveau-né présente une plagiocéphalie, il est recommandé de débuter les traitements en ostéopathie le plus tôt possible. Plus l’intervention est précoce et plus les chances de récupération augmentent. Idéalement, l’enfant devra être suivi sur une période de 4 à 6 mois à une fréquence de 2 traitements par mois.

Pour quantifier les progrès de l’enfant, l’ostéopathe pourra utiliser le moulage de la circonférence crânienne à intervalles réguliers (1 fois par mois). L’ostéopathe et les parents pourront aussi prendre des photographies de la tête de l’enfant dans les différents plans de l’espace pour documenter l’évolution de l’enfant. La prise de vue qui témoigne le plus des signes cliniques attribués à la plagiocéphalie est la vue supérieur qui objective le plan horizontal. Il est intéressant de mettre en corrélation les photographies du plan horizontal et les moulages de la circonférence crânienne.

La participation des parents dans le traitement
Les parents peuvent contribuer grandement au traitement de la plagiocéphalie s’ils sont disciplinés dans le positionnement de leur enfant. Premièrement, ils éviteront à tout prix que l’enfant ne dorme sur le côté aplati. Ensuite, ils privilégieront la position en décubitus ventral lors des phases d’éveil. Aussi, ils stimuleront la rotation de la tête du côté restreint en  présentant à l’enfant des objets d’intérêt : jouets, mobiles, visages familiers.

* Lessard S, et al., Exploring the impact of osteopathic treatment on cranial asymmetries associated with nonsynostotic plagiocephaly in infants, Complementary therapies in Clinical Practice (2011), doi: 10.1016/j.ctcp.2011.02.001

source : http://qualita.ca/exercices-et-conseils/plagiocephalie-et-osteopathie-mesures-objectives-cliniques/

 

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Ostéopathie et Orthodontie

Auteur: Laurent-Olivier Galarneau

Il existe un lien important entre la posture et la manière dont les dents s’emboîtent. En premier lieu, on peut stipuler que l’occlusion est l’un des nombreux facteurs qui détermine la position de la mandibule dans l’espace. La position de cette dernière influence la posture, entre autre, à cause de l’impact sur les chaînes musculaires qui parcourent le corps de la tête aux pieds. Un déséquilibre dans la position de la mâchoire, même petite, entraîne la contracture de certains muscles générant un changement de la posture, elle-même source de problèmes de céphalées, de dos, d’arthrose, de tendinites, etc. Ainsi, toute modification de la manière dont les dents s’articulent entraîne une adaptation posturale.

Par ailleurs, l’intervention de l’ostéopathe permet de faciliter cette adaptation ou d’en corriger les désagréments. L’ostéopathie est particulièrement utile en cas de traitement d’orthodontie ou de reconstruction de l’occlusion ou encore pour traiter un problème d’articulation des mâchoires. Le travail de l’ostéopathe optimise et complémente le traitement orthodontique, à condition que celui-ci travaille dans le sens de la physiologie.

L’ostéopathie peut donc aider à minimiser les conséquences d’une mauvaise occlusion. Selon Darraillans, B. et Clauzade, M.A., l’occlusion apparaît même comme un état d’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur et justifie aussi des approches comportementales ou psychologiques. Plusieurs perturbations (physiques ou psychologiques) peuvent déclencher des réactions dans la mâchoire (serrements, craquements, etc.) et influencer l’occlusion. Également, une récente étude de De Felico C.M. et al. (2010) a démontré que les manipulations ostéopathiques diminuaient de façon significative la douleur ressentie et la fréquence des symptômes perçus avec l’ouverture et la fermeture de la mandibule.

Cependant, ajoutons qu’aussi longtemps que les dents s’engrènent mal, les corrections ostéopathiques ne peuvent tenir longtemps et les problèmes articulaires reviennent. C’est pourquoi, une collaboration étroite entre le dentiste, l’orthodontiste et l’ostéopathe est nécessairepour venir à bout d’un problème de dos ou de posture dont l’origine est une occlusion inadéquate.

En dernier lieu, précisons que les traitements ostéopathiques ont d’autres applications tel que prévenir ou atténuer les problèmes orthodontiques dès le plus jeune âge, faciliter la rééducation de la langue en cas de déglutition infantile, aider l’enfant à cesser de sucer son pouce. Autant d’indications auxquelles on ne pense pas toujours et pour lesquelles le travail de l’ostéopathe est pourtant très utile.

Références :

  • Clauzade, M.A., Darraillans, B., Concept ostéopathique de l’occlusion, Société S.E.C., 1989
  • De Felicio C.M., De Oliviera M.M., Da Silva M.A., Effects of orofacialmyofunctional therapy on temporomandibular disorders. Cranio. 2010.

Source : http://qualita.ca/maternite-et-enfants/le-suivi-orthodontique-et-losteopathie/

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La plagiocéphalie

  • Qu’est-ce que la Plagiocéphalie :

La plagiocéphalie est un aplatissement asymétrique sur le côté ou l’arrière du crâne et parfois au niveau du frontal.

Attention ! Il faut faire la différence entre une plagiocéphalie positionnelle et une plagiocéphalie organique.

Plagiocéphalie organique : est due à une « craniosténose » c’est-à-dire liée à une soudure prématurée d’une des sutures du crâne. Cette plagiocéphalie est souvent visible dès la naissance. Les ostéopathes ne la prennent pas en charge, il est conseillé de voir son pédiatre et d’envisager une chirurgie.

Plagiocéphalie positionnelle ou dite posturale : aucune soudure prématurée des sutures, c’est celle qui est prise en charge en ostéopathie. C’est de loin la plus fréquente. Elle est secondaire à une contrainte mécanique, une pression externe prolongée au niveau du crâne ante ou post-natale. Le plus souvent c’est un aplatissement de la partie postérieure de la tête et plus rarement de la partie antérieure du crâne.

Elle est plus fréquente chez les garçons, les jumeaux et dans les cas de torticolis congénital.

  • Comment apparaît cette déformation crânienne ?

– soit pendant la grossesse : en relation avec la position du bébé dans l’utérus, surtout à la fin de la grossesse par manque de place (bébé plaqué contre le bassin de sa mère).

– soit dans les premières semaines de vie de votre bébé : à cause d’un torticolis congénital qui impose au bébé d’avoir toujours la tête tournée du même côté. Ou parce que votre bébé reste une grosse partie de la journée allongé sur le dos, tête en contact permanent contre une surface rigide (transat, matelas, cosy).

Les chances d’amélioration maximales se font avant l’âge de 6 mois car la malléabilité du crâne y est très grande  et elles diminuent  jusqu’à l’âge de 18 mois.

Par conséquent il est primordial que les enfants avec une plagiocéphalie soient vus le plus rapidement possible. Afin que la récupération soit rapide et éviter les problèmes de développement moteur.

Soulignons que la plagiocéphalie n’entraine pas de perturbation du développement intellectuel, elle est de l’ordre esthétique et parfois nous pouvons observer une asymétrie du développement moteur due à une tête qui reste tournée d’un seul côté.

  • Conseils :

Tout d’abord notons qu’il est primordial de respecter le couchage sur le dos pendant le sommeil afin d’écarter tout risque de mort subite du nourrisson.

– éviter que l’enfant dorme sur le côté aplati

– lors des phases d’éveils privilégiez la position ventrale

– stimuler la rotation de la tête du côté opposé à l’aplatissement (changer la disposition du lit de telle façon que le mobile ou la lumière arrivent du côté opposé à l’aplatissement)

–  éviter le plus possible de laisser votre bébé allongé la tête contre un matelas rigide (une surface dure), quand il est réveillé, privilégiez le portage

– alterner la positon de sommeil (tête/pieds)

– lors de l’allaitement, donner à manger des deux côtés (bras gauche/droit)

– favoriser le mouvement de la tête

  • Si votre bébé présente :

– un décalage des oreilles (une oreille plus avancée que l’autre)

– un œil plus petit et plus fermé que l’autre

– un aplatissement notoire à l’arrière du crâne et/ou sur le front

– ainsi qu’une bosse de compensation

– une asymétrie faciale

– une tête qui reste tournée que d’un seul coté (torticolis congénital ?)

Prenez rendez-vous.